Wednesday, November 09, 2005

De Jean Piet (extrait de T-B 65)

Promenade d'automne.

La ruelle dégoulinante essuie son front humide
d'un revers de pavé.
Un talon aiguille mal chaussé vient blesser
la pierre froide, insipide.

Tu marches seule, avec tes pensées...
Comme il est doux en octobre
de pouvoir respirer
une fine pluie aux perles d'ambre.

Les soleils rares sont les plus beaux,
reflet d'un été passé,
promettant le verbe haut,
des jours déjà tant espérer.

Le vent, léger et frais entoure ton être,
comme un esprit bienveillant,
s'attardant ici peut-être
pour se souvenir de l'ancien temps.

Les brumes de novembre, lointaines
se dessinent pourtant,
à l'encre de chine sur fond blanc,
mère-grand tricote des mitaines.

La ruelle glisse dans la ville,
contourne les maisons,
alors que naît l'idylle
de deux saisons.

Été, automne, aux feuilles rouilles,
de vos amours naîtra l'hiver,
taches de neige sur les sapins verts,
tel le peintre qui barbouille.

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