Sunday, November 14, 2010

D'Etienne Poiarez (extrait de T-B 59)

Travelling instantané :

Les autoroutes rassemblent les spécimens les plus intimes de la gamme émotionnelle appartenant à l’homme moderne.
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Tour à tour, à chaque carrefour, j'ai croisé des éclairs de joie pure et des balafres de mélancolie, des belles histoires qui furent et des planètes de pluies.
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Une grue découpe ce monde imparfait et humain. Sur les toits en zinc, la lumière criarde des néons déréglés investit les pores de la peau.
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Le sang mélangé au bitume trace les lignes d’autres latitudes, hantées par le besoin irrépressible d’aller d’un mot à un autre.
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Découvrir chaque cellule du corps, avec les mains, les yeux et les sens, pour des rencontres inattendues.
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J’ai regardé le mouvement des fleurs s’ouvrant au matin, jusqu’à ne plus les distinguer de moi - éclos sur une rébellion immarcescible.
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Les jambes de Dieu furent coupées à New-York. Affranchissement sur nos morts. La dernière page de notre civilisation sur la banlieue de l’aube. 

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Incipits finissants (67)

On avait bien dit : plus jamais ça. Plus jamais ça, mais quoi ? C’est ce fantôme de l’autoritarisme, qui est de moins en moins un fantôme ...