Voyons... À quoi je crois encore aujourd'hui ?
L’autre soir, au journal télévisé de vingt heures, un groupe de personnes a surgi avec des pancartes, avant d’entourer le présentateur vedette, le contraignant à interrompre sa prestation. Vous rendez-vous compte de l’affront ?
L’autre soir, au journal télévisé de vingt heures, un groupe de personnes a surgi avec des pancartes, avant d’entourer le présentateur vedette, le contraignant à interrompre sa prestation. Vous rendez-vous compte de l’affront ?
Que
se passe-t-il donc ? Quelque chose, quelque chose, enfin. Nous avons juste
le temps de nous en rendre compte…Faut dire que nous ne sommes que les
spectateurs de cette scène toute désincarnée…
J’ai
pourtant connu des sensations similaires en direct, autrefois.
Le
professeur qui devait nous faire cours ce jour là était absent pour une raison
inconnue (et on s’en foutait d’ailleurs). L’essentiel était que tout de
suite, nous pouvions rentrer chez nous en empruntant les chemins de l’école
buissonnière. Belle effervescence de liberté.
Il
y eût aussi ce bal populaire qui finit aussi vite que prévu par une bagarre.
J’aurais aimé qu’il y ait un motif valable à cette baston, mais l’impression
dégagée n’était pas mauvaise, de toute façon.
Quelques
années plus tard, ce matin là, nous avions dressé pour la première fois un
piquet de grève devant les grilles d’accès à nos locaux professionnels. A la
bonne franquette des valeureux soldats. Les gens qui voulaient bosser ne
pouvaient plus accéder à leur poste de travail et en profitaient pour montrer
toute l’étendue de leur laideur mentale. A midi, nous étions les plus forts.
Nous avions détourné le cours du fleuve de la vie.
Et
puis, dernièrement, quelques alarmes nous mirent illico dehors, la tête à
l’air. J’aurais presque espéré que l’incendie fût grave, mais pas trop quand
même.
Et
c’est à peu près tout ce qu’il me reste comme souvenirs de prise de contrôle de
la situation.
Déjà,
le journal est interrompu. Des publicités d’Union soviétique prennent le
relais, dans lesquelles tout est beau et bien. La machine à raconter des belles
histoires fonctionne toujours, sauf qu’elle tourne à vide. Super, enfin quelque
chose qui ne se déroule pas comme prévu, qui n’est pas normal. Reste à imaginer
la réalité en train de se jouer derrière.
Un
beau bordel qui dure quelques instants, hélas de plus en plus difficiles à
détecter, au milieu de notre marée noire d’ennui.
P.M.
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